S'émerveiller ...

S'émerveiller ...

S’émerveiller … c’est comme le dit si bien Bruno Humbeeck dans son ouvrage  "Eduquer à l’émerveillement", c’est "se découvrir des zones refuges imaginaires qui nous tiennent à l’abri de la morosité et de la brutalité du monde".

D’aucuns penseront que ce sont des niaiseries mais pour moi, cet émerveillement a toujours été présent .. Un papillon qui passe, une goutte d’eau qui file sur une feuille, un nuage évocateur, le chant d’un oiseau, …

En tant que sylvothérapeute, la nature est mon terrain de jeu, mon échappatoire.  Tout est prétexte à l’émerveillement.

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler des mousses ..  Pourquoi me direz-vous ? Parce qu’elles sont partout autour de nous, sur les murs, dans nos jardins, nos forêts mais que bien souvent personne ne les voit.

Frangées, étoilées, perlées d’eau, elles sont une source de bonheur à mes yeux.  Refuge des fées et des nains dans certains mythes, elles sont immortelles et nous rappelle le temps qui passe, la stabilité.

Les mousses sont les premiers végétaux terrestres.  On en retrouve trace jusqu’à il y a 450 millions d’années.  Elles sont à la base de l’évolution.  Premier humus, elles permettent l’installation des fougères mais aussi des plantes à fleurs, des pissenlits, ..

C’est un écosystème incroyable, sans racines et qui offre gîte et couvert à des milliers de petits organismes.  Ce sont finalement les ancêtres de nos arbres, des mini-forêts en devenir.

Dans les pays scandinaves, on les utilisait comme pansement mais aussi pour aider à calfeutrer les maisons en rondins.  Avec leur particularité d’accumulation de la pollution dans leur organisme, les mousses ont été utilisées pour dresser des cartes des retombées atmosphériques des polluants. Ainsi dans l’Est de la France et dans le Nord où se localisaient de nombreuses industries lourdes, on retrouve encore des concentrations importantes d’arsenic, de plomb et de cadmium dans certaines espèces de mousses. Dans le même but, les Bryophytes aquatiques sont utilisées comme bioindicateurs de la qualité des cours d'eau.

Plantes indicatrices de la nature des sols, chaînon entre minéral et végétal, elles jouent un rôle important dans les premiers maillons des écosystèmes.

Mais au-delà de toutes leurs propriétés, elles restent pour moi des tapis de douceur où il fait bon s’asseoir par une journée chaude.  C’est ça aussi être sylvothérapeute … s’émerveiller et éduquer à l’émerveillement.  La prochaine fois que vous allez en forêt .. baissez les yeux et jetez un œil aux mousses .. Elles ont beaucoup à nous offrir quand on accepte d’ouvrir son imaginaire.

Je terminerai par un passage de l’ouvrage de Bruno Humbeeck : "La nature est un temple. Elle favorise le recueillement, invite à l’humilité et incite à l’apaisement.  Un paysage, c’est la rencontre soit du "sublime" qui menace d’écraser l’homme de sa puissance, soit du "bucolique" qui, par le sentiment de maîtrise qu’il induit, donne à son âme le réconfort dont elle a besoin".

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